Christiane, retraitée française, est installée depuis 2010 à Rio San Juan en République Dominicaine après avoir longtemps vécu et travaillé en Haïti.
Bonjour Christiane,
Pouvez-vous nous expliquer pour quelles raisons vous avez choisi de vivre votre retraite en République Dominicaine ?
Je n’ai pas vraiment choisi de vivre en République Dominicaine.
Ce sont les événements qui m’ont menée au plus près puisque j’étais dans le tremblement de terre du 12 janvier 2010 en Haïti et qu’il a fallu prendre rapidement une décision de vie.
La République Dominicaine était le plus près et le plus facile à ce moment-là.

Quelle solution avez-vous choisie pour votre logement ? Et pourquoi ?
J’ai choisi de louer une casita dominicaine, parce que c’est le mode d’habitat qui me plaît et qui correspond le mieux au loyer que je pouvais payer avec la retraite que j’ai.
En outre, j’aime vivre avec les habitants du pays où je suis même si je ne partage pas toutes leurs coutumes et habitudes.
C’est un peu compliqué au départ, car chacun s’observe, mais au final, c’est plutôt très sympa.
Lorsqu’on vous accepte, c’est Bingo ! Et pour moi c’est le cas mais soyons clair, tout n’est pas parfait.
Vous qui connaissez parfaitement les Dominicains pourriez-vous nous indiquer ce qui les caractérise ?
Les Dominicains sont un peuple heureux, qui prend le temps de vivre. Ils aiment la fête, la danse, boire un bon coup, manger… « Compartir » et « disfrutar » comme ils disent (« partager et apprécier »).
Et personnellement, j’aime ce genre de vie.
Le revers de la médaille est un manque de projets à court, moyen ou long terme.
Mais on n’est pas obligé d’adhérer à tout et c’est cela qui est bien. Prendre le bon côté des choses, le bonheur est contagieux et plus intéressant comme maladie que la rougeole. Avis très personnel.
Comment gérez-vous l’éloignement avec vos enfants et petits-enfants qui vivent en France et au Maroc ?
Je n’ai pas de problème de gestion de vie avec mes enfants et petits-enfants puisque nous vivons chacun dans différentes parties du monde. Nous nous voyons 1 ou 2 fois par an. Pour mes petits-enfants, je suis Granny des îles.

Vous sentez-vous en sécurité en République Dominicaine ?
Question sécurité, oui je me sens en sécurité !
Pour moi c’est plus facile qu’en Haïti, mais il ne faut pas négliger de se faire voler son sac, de retrouver sa terrasse un peu saccagée ou autre, mais je pense comme partout.
Le risque zéro n’existe pas. Donc il faut être prudent. Certaines personnes ont des gardiens, d’autres des chiens. Cela dépend de la mentalité des gens. Les « residentiels »* pour étrangers ont des barrières et des gardiens.
* complexes résidentiels avec services conçus pour satisfaire les étrangers
Côté santé, est-il possible de bénéficier de soins de qualité sur place et à prix abordable ?
Dans les petites villes, les hôpitaux sont très limités pour les soins et l’ambulance ne fait pas toujours partie du paysage.
Il faut cependant avoir de bonnes assurances pour se faire soigner car cela coûte cher.
Les médecins sont compétents mais situés dans les grandes villes et l’on paye d’abord ! Il y en a d’excellents mais les médecins et cliniques de qualité se payent.
Il faut également prévoir une assurance rapatriement.
Personnellement j’adhère à la caisse des Français à l’étranger CFE et j’ai une mutuelle, mais cela a un coût, environ 170 euros par mois. Mais j’insiste sur l’importance de ce point. (L’assurance maladie)
Pourriez-vous nous donner quelques exemples de prix pratiqués en République Dominicaine ?
Bien que le coût de la vie ait beaucoup augmenté depuis 8 ans, les prix sont raisonnables si l’on a des goûts simples. Pour les prix, si on achète local, c’est correct.
Le repas à emporter comprenant une salade, une portion de viande, et le riz (plat habituel dominicain) coûte 150 pesos (2,56€)
A Rio San Juan, au restaurant un filet de bœuf avec purée de légumes coûte 500 pesos (8,5€)
En revanche, 5 pommes coûtent 100 pesos (1,71€), un camembert 190 pesos (3,24€) etc…
Nous n’avons pas l’électricité 24h/24, même si cela tend à se généraliser. Il faut avoir un inverser avec batteries ou des panneaux solaires. Par mois sans piscine, comptez environ 800 a 900 pesos d’électricité (13,65€ à 15,36€). Avec une piscine, les coûts sont beaucoup plus élevés.
L’essence était à 223 pesos le galon. (1€ le litre)
A quoi ressemble votre journée « type » en République Dominicaine ?
Je n’ai pas vraiment de journée type. Disons que je me lève tard et que je me couche tard.
Je passe beaucoup de temps à la plage quand il fait beau. Plutôt l’après-midi.
J’aime sortir, rencontrer des amis.
Je crée des « attrapeurs de rêve ». Cela occupe une grande partie de mon temps et j’essaie de suivre des expos artisanales.

Quels sont les 3 mots qui symbolisent votre qualité de vie en République Dominicaine ?
Soleil, plage et dépaysement. Et également le fait qu’il est plus facile de vivre avec peu d’argent.
Bref la vie des îles !
Pour terminer, quels conseils donneriez-vous aux retraités qui s’intéressent à la vie en République Dominicaine ?
Comme conseils, je dirais que la vie en vacances en République Dominicaine n’est pas la vie de tous les jours. Il faut faire bien attention lorsque l’on désire investir.
J’ai de nombreux amis qui ont acheté et n’arrivent pas à revendre, à cause d’erreurs sur les papiers, même avec des agences renommées.
Pour louer, c’est plus facile mais bien vérifier tout ce qui est proposé, faire des papiers signés chez un avocat ou un notaire compétent.
Attention au rapport qualité prix car les prix pour les Dominicains ou pour les étrangers sont différents.
Et enfin, il faut absolument se mettre en règle vis à vis des services de l’immigration car la loi vient de changer et s’est durcie. Disposer de papiers de résidence à jour est indispensable.
Merci Christiane d’avoir répondu à nos questions !
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